Le Château du Coing

Vigneronnes de mère en filles 

Demeure historique au riche passé viticole attesté par certaines sources dès 1536, le château du Coing jouit d’un emplacement stratégique à la confluence de la Sèvre Nantaise et de la Maine. Sa localisation « au coin » des deux cours d’eau – d’où le domaine tire son nom ! – lui permettait de transporter facilement ses vins jusqu’à la Loire et au port nantais pour l’export. Régulièrement remanié au fil du temps, jusqu’à sa castellisation dans le courant du XIX° siècle, le château a des allures italiennes – à l’instar de nombreux villages le long de la Sèvre Nantaise, tel Clisson.

La famille Günther-Chéreau cultive depuis plusieurs décennies le cépage du melon de Bourgogne pour offrir une version élégante du muscadet, un vin qui a connu ses heures de gloire dans les années 80 avant de subir un déclin fracassant. Longtemps décrié pour sa qualité médiocre, parfois jugé à l’emporte-pièce comme un tord-boyau, le muscadet revient sur la pointe des pieds depuis plusieurs années grâce au travail acharné de la nouvelle génération de vignerons.

À Saint-Fiacre-sur-Maine, le muscadet retrouve des couleurs grâce à l’investissement passionné de deux viticultrices. D’un côté, Véronique Günther-Chéreau, qui a décidé de revendre son officine pour reprendre le domaine de son père et perpétuer la tradition séculaire des vendanges. De l’autre, sa fille, Aurore, qui s’est associée à l’activité au côté de sa mère et dont la vision moderne du métier a donné des bouteilles aux étiquettes décalées et aux noms accrocheurs comme Queue de Morue ou Petits Jupons. Les vigneronnes n’en ont pas pour autant négligé les cuvées haut de gamme et les vins de garde vinifiés sur lies pendant 14 mois. Une partie du domaine a été converti en viticulture certifiée biologique. Le lieu se visite à l’année, pour découvrir aussi bien les trésors de l’architecture italianisante que les saveurs végétales et minérales d’un vin fin et délicat.